Qu'ils soient diurnes ou nocturnes, prédateurs ou proies, les animaux ont une vision adaptée à leurs mœurs et aux milieux dans lesquels ils vivent. Ainsi, les chiens et les chats, prédateurs par excellence, ont des yeux globalement plus performants que les nôtres pour ce qui est de détecter le moindre mouvement et de voir la nuit. En revanche, leur acuité visuelle, c'est-à-dire la capacité à distinguer les détails, est moins bonne que la nôtre. Les objets sont donc perçus par les animaux domestiques de façon plus floue que nous.
Les chiens et les chats voient les couleurs, mais de façon différente de l'homme. Ils voient très bien le vert et le bleu, mais ils perçoivent beaucoup moins bien le rouge. La rumeur veut que le chien et le chat voient en noir et blanc, ce qui est donc totalement faux !
C'est pour cette raison que le chat est si agile et adroit. Cette vision permet en effet de capter les mouvements à une grande distance.
En revanche, leur rétine, très riche en bâtonnets, est plus sensible que nous à la lumière. Le chat, en particulier, a besoin de six fois moins de lumière que nous pour bien distinguer un objet dans la nuit. Cette capacité à bien voir la nuit s'explique par la présence d'une structure dans la rétine du chien et du chat qui s'appelle le « tapis ». Cette structure s'apparente à un miroir, et elle amplifie les rayons lumineux, ce qui permet à l'animal de voir avec très peu de luminosité. C'est la lueur de ce tapis, souvent vert chez les animaux, que l'on voit réfléchir la nuit dans la lumière des phares.
Le champ visuel est déterminé par la position des yeux de l'animal. Les animaux qui sont des proies ont généralement leurs yeux placés de façon très latérale, leur permettant d'avoir une vision panoramique très large. Ceci leur permet de détecter plus facilement l'approche d'un prédateur. Les chiens et les chats, animaux prédateurs, ont leurs yeux placés vers l'avant. Ainsi, les champs visuels droit et gauche se superposent dans le cerveau. Ils permettent une vision binoculaire en relief de meilleure qualité.
Le chien a les yeux placés plus sur les côtés que le chat ou que nous. Il perçoit par exemple les mouvements de son maître lorsqu'il marche en laisse derrière lui. Chez le chien, le champ binoculaire dépend par ailleurs de la conformation de la tête. Ce champ est plus large chez les chiens à face plate (Bouledogue, Cavalier King Charles, Carlin, etc …). Le champ monoculaire prévaut chez les chiens à tête étroite, comme les lévriers. Souvent, lorsque l'on approche un chien par-derrière, on entre dans son champ de vision monoculaire. Le chien ne voit alors plus qu'en deux dimensions, ce qui ne lui permet pas d'évaluer la distance qui le sépare de nous. Il peut alors se retourner vivement, pour faire face et passer ainsi en vision binoculaire (permettant de percevoir les reliefs).
Différentes maladies peuvent entraîner des troubles de la vision chez le chien et chez le chat. Celles-ci peuvent se produire à n'importe quel moment de la vie de l'animal. Il peut s'agir de maladies présentes dès la naissance (maladies congénitales), ou héréditaires (c'est-à-dire transmissibles génétiquement). Il peut également s'agir d'affections liées à l'âge (c'est souvent des phénomènes de dégénérescence).
Lors de baisses de la vision, on note généralement des modifications du comportement de l'animal. L'animal est gêné dans les escaliers ou dans les endroits qu'il ne connaît pas, il peut parfois se cogner dans les meubles ou les obstacles. Parfois, l'animal devient moins actif, moins enjoué du fait de la baisse de vision et il peut même devenir agressif.
Ces motifs doivent inciter le propriétaire à consulter un vétérinaire de façon à établir la cause de cette cécité.
Des examens de base permettront de confirmer cette baisse de la vision. Le test le plus simple est le test de clignement à la menace; le vétérinaire approche sa main de l’œil de l'animal, si l'animal ferme son œil, c'est que la vision est présente. Si l'animal ne cligne pas son œil, c'est qu'à priori l'animal ne voit pas. Un parcours d'obstacles dans la salle de consultation peut être réalisé pour confirmer la cécité.
Enfin, d'autres tests plus poussés permettront d'explorer la vision et de mettre en évidence une cause de la cécité :
Une des causes les plus fréquentes de cécité chez l'animal est la cataracte. La cataracte correspond à l'opacification du cristallin qui est une lentille située à l'intérieur de l’œil. Cette lentille est normalement complètement transparente et elle permet de faire focaliser les images nettes sur la rétine. Lors de cataractes, les images ne passent donc plus au travers de l’œil et n'atteignent donc plus la rétine. Elle est essentielle pour permettre la vision. Le seul traitement de la cataracte est (comme chez l'homme) la chirurgie. Cette intervention est la technique dite de phacoémulsification. Elle est très similaire à celle qui est pratiquée chez l'homme. La santé animale bénéficie ainsi des traitements de pointe développés en santé
humaine.
Cette intervention se réalise obligatoirement sous anesthésie générale. La technique consiste à pénétrer dans l’œil par une petite incision de 3 mm, puis à fragmenter et aspirer le cristallin opaque hors de l’œil. Le cristallin retiré est remplacé par un cristallin artificiel permettant de redonner une vision optimale à l'animal. Cette technique microchirurgicale est à l'heure actuelle très bien rodée et les résultats sont excellents dans plus de 90 % des cas.
L'animal retrouve ainsi la vision rapidement. Il ne se cogne plus, et récupère alors une vie normale et sa joie de vivre.
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