Quels sont les critères pour choisir la race de son chien


Les Français font partie des peuples amateurs de chiens de compagnie ou de service. Notre pays compte près de 8 millions d'entre eux et on estime qu'un foyer sur quatre accueille un ou plusieurs chiens. Si nous sommes certainement un grand nombre à connaître et à comprendre cette espèce, les vétérinaires citadins voient pourtant en consultation une proportion importante de propriétaires qui n'ont pas anticipé suffisamment l'arrivée de leur nouveau compagnon. Ils ont une méconnaissance de ses besoins et de la façon dont il faut procéder pour l'éduquer. Avant d'entreprendre de vivre avec un chien, mais aussi dès les premiers jours de la vie commune, il ne faut pas hésiter à prendre conseil. L'accueil d'un chien dans son foyer est avant tout un acte réfléchi et anticipé !

Comprendre et satisfaire les besoins du chien

Un chien est un mammifère terrestre très évolué, presque autant que l'homme qu'il côtoie depuis probablement 100 000 ans au moins. Ses besoins sont nombreux et doivent être satisfaits quotidiennement. Il s'agit bien évidemment de le nourrir et de l'abreuver correctement mais également de lui apporter le niveau de stimulations physiques et mentales dont il a besoin chaque jour. Un chien est un être animé de pensées, d'envies et doué d'émotions. Il n'est absolument pas fait pour rester seul toute la semaine du matin au soir et ce, même si vous ne l'enfermez pas dans votre maison et que vous le faites vivre dans le jardin. Chaque jour, et plusieurs fois dans la journée, le chien a besoin d'explorer de nouvelles odeurs et des territoires, de rencontrer des congénères, d'interagir avec des humains. Il a besoin de câlins et de jeux quotidiens.

 

Vous devez être mentalement et physiquement prêt pour cela. Mais si vous disposez de trop peu de temps pour vous occuper de lui au quotidien et si personne ne peut vous aider à le prendre en charge pendant vos longues absences du foyer, ne prenez surtout pas de chien. Il serait en effet très probable, du fait de son mode de vie, qu'il soit incapable de s'y adapter sans vous gêner (malpropreté, destructions de l'habitat, fugues, agressions, vocalises intempestives, anxiété, etc.). Vous perdriez alors très rapidement le plaisir d'une relation complice et intense avec ce merveilleux compagnon qu'il peut et sait toujours être lorsqu'on lui offre les conditions de vie adéquates. Et vous feriez partie des 200 000 foyers qui abandonnent chaque année leur compagnon pourtant aimant et dévoué.

Se faire conseiller pour son éducation dès son arrivée à la maison

Le préalable d'une bonne éducation, c'est de connaître et de comprendre les besoins et les émotions de votre chien. C'est également être capable de communiquer parfaitement avec lui.

 

Pendant très longtemps, on a considéré que le chien était une bête qu'il fallait soumettre et dominer pour qu'il se comporte bien en toutes circonstances. Cette approche a servi de caution à l'utilisation de méthodes brutales et coercitives pour son éducation. Grâce au travail des scientifiques et, au départ, des dresseurs d'animaux sauvages, on a commencé à réaliser, il y a environ une trentaine d'années que le chien était un être capable de raisonner. Mais également de mémoriser et surtout qu'il était animé de la plupart des émotions et des humeurs que ressentent les humains (peur, colère, douleur, inquiétude, dépression, joie, motivation, excitation, plaisir). Les vétérinaires et leurs auxiliaires spécialisés, les éducateurs adeptes des méthodes positives et amicales sont de plus en plus nombreux et formés pour vous aider au quotidien dans l'éducation de votre chien. Il faut demander conseil dès l'arrivée de votre chien et non pas quelques mois ou quelques années plus tard lorsqu'on se rend compte qu'on a sans doute fait des erreurs et qu'il est en situation de souffrance, engendrant aussi bien souvent la nôtre.

Choisir une race

Le choix n'est pas facile. Ce n'est finalement pas tant la race qui garantit les bons comportements mais plutôt la qualité de l'environnement que vous serez capable d'offrir au quotidien à votre compagnon. Tous les chiens de toutes les races peuvent se révéler des compagnons merveilleux pour peu qu'on sache et qu'on puisse leur offrir un mode de vie adapté à leurs besoins. Il faut qu'on soit capable de les comprendre et de communiquer convenablement avec eux afin d'établir une relation de qualité, seule garante de notre bien-être et du leur !

 

Nous craquons généralement pour une race particulière en raison de son aspect physique, de certaines de ses caractéristiques comportementales ou de l'imaginaire qu'elle véhicule en nous. Nous adoptons ainsi des comportements de consommateur classique pour un"produit » qui est pourtant unique puisqu'il s'agit d'un être vivant. Nous oublions presque tous que les races ont été fixées durant des millénaires pour être "utilisées "par l'homme à des fins particulières et sélectionnées sur des aptitudes diverses et variées.

Plusieurs centaines de races sont reconnues par la Fédérationn Cynologique Internationale
Plusieurs centaines de races sont reconnues par la Fédérationn Cynologique Internationale

Vous rêvez d'un beau labrador, d'un vaillant berger allemand ou d'un dynamique Jack Russell Terrier. Soyez conscient que vous allez vous retrouver propriétaire d'un chien dont les ancêtres n'ont jamais été sélectionnés pour leur placidité et leurs penchants paresseux. Finalement, seules les petites races de chiens de compagnie, comme les Pékinois, les Lhassa-Apso ou les Chihuahua, ont été sélectionnées pour rester dans les bras ou sur le canapé et ne rien faire de toute la journée.

 

Malgré tout, ces chiens, qu'ils soient d'un type racial bien identifiable ou pas, qu'ils aient une généalogie connue et sélectionnée ou pas, appartiennent tous à la même espèce. Celle du chien domestique, et présentent donc aussi, en plus de leurs spécificités, des caractéristiques biologiques et comportementales communes.


Groupes de races de chien

(référencées selon la nomenclature de la FCI)

Chiens de berger (Groupe 1)

Molosses et grands chiens de berger (Groupe 2)

 

Spécificités et aptitudes particulières

Protection et conduite des troupeaux 

Protection et combat


Terriers et teckels (Groupes 3 et 4)

Chiens de type Spitz et de type primitif (Groupe 5)

Chiens courants (Groupe 6)

Chiens d'arrêt (Groupe 7) et chiens d'eau et de rapport (Groupe 8)

Chiens d'agrément et de compagnie (Groupe 9)

Lévriers (Groupe 10)

Traque à vue et au flair

Origine géographique

Traque au flair et en meute

Travail complice et fusionnel avec le chasseur

Compagnie

Traque à vue



Acheter un chiot ou adopter un adulte ?

Il n'existe évidemment pas de réponse tranchée à cette question. Adopter un chien adulte est d'abord et avant tout un geste empreint d'empathie et de compassion et nous n'en sommes pas tous capables ! Lorsqu'on accueille chez soi un chien adulte, on reçoit un individu qui a déjà eu de nombreuses expériences et un certain vécu en compagnie de l'homme. Pour certains, ce passé est exempt de souvenirs douloureux ; pour d'autres, c'est le contraire. Un chien adulte est un individu qui a déjà acquis certaines habitudes pour se promener, fréquenter ses congénères, évoluer à nos côtés et il est parfois très difficile de l'en faire changer si celles-ci ne conviennent pas. Les chiens d'un certain âge sont les compagnons parfaits pour s'adapter à la compagnie d'une personne âgée et fatiguée comme eux. Ou à un foyer dans lequel tout le monde est absent durant les horaires de travail dans la journée : ils peuvent ainsi se reposer et jouir de leur tranquillité.

 

Prendre un chiot donne la liberté de choisir plus facilement une race et de modeler un tempérament. Au moment de l'achat, vers l'âge de 2 mois, le chiot est une véritable "pâte à modeler", il est ainsi facile de le "former ». Un chiot est néanmoins un compagnon très exigeant, sur le plan physique et mental, qui ne peut supporter de rester seul du matin au soir. Très sensible, très près de vous, qui êtes soudain son seul compagnon alors qu'il fréquentait d'autres congénères à l'origine, le chiot souffrira toujours si vous êtes peu disponible, irritable, fatigué ou stressé de manière chronique. Cette souffrance sera presque toujours associée à l'apparition de mauvais comportements (hyperactivité, défaut d'obéissance, malpropreté, destructions, vocalises, fugues …).

 

Pour résumer, on pourrait dire que l'adoption d'un adulte est un peu comme une rencontre amicale. Au fil du temps, vous devenez "ami" avec un individu d'une autre espèce dont la personnalité et les comportements vous séduisent. Au contraire, l'achat d'un chiot pourrait être comparé à un véritable acte d'éducation. C'est finalement vous, vos comportements, votre personnalité et votre mode de vie qui influez sur le développement de la personnalité de votre chien, exactement comme vous le feriez pour votre enfant.

Le lieu de l'achat ou de l'adoption

C'est probablement ce qui compte le plus quand on se prépare à accueillir un compagnon de vie. Un chiot ou un chien qui provient d'un milieu avec lequel il n'était pas en harmonie est toujours un individu en souffrance et risque de présenter, une fois chez vous, de mauvais comportements. Il faut toujours se rendre sur le lieu de vie de son futur compagnon au moment de l'achat ou de l'adoption. Les lieux dans lesquels les chiens semblent ne pas être joyeux, aboient excessivement, ont peur de l'homme ou ne réagissent pas à nos sollicitations doivent être évités.

 

Les chiens ont besoin, au quotidien, d'espaces à explorer, d'exercice physique et de stimulations mentales, ils ne sont pas faits pour vivre enfermés, confinés ou attachés. Ils ont aussi besoin d'interactions favorables avec leurs congénères, ainsi que de contacts quotidiens et positifs avec l'homme. Évitez absolument les lieux qui ne leur garantiraient pas ces conditions de vie, qu'il s'agisse d'élevages, d'animaleries, de refuges ou de particuliers.

Les premiers jours passés à la maison

Ce sont lors des premiers jours passés à la maison que vont se mettre en place la plupart des règles et rituels qui constituent le cadre de la "relation" avec notre chien. Le chien doit nous comprendre et s'adapter à notre quotidien pour vivre en harmonie et nous devons, de la même manière, connaître ses besoins physiologiques et comportementaux et, surtout, comprendre ses demandes. La communication entre nous doit, dès les premiers jours, être fluide et de qualité. La relation qui s'instaure doit reposer sur un mélange d'autorité de l'homme envers ce compagnon à 4 pattes et d'attachement entre ce même compagnon et tous les membres du foyer.

 

Lorsqu'il y a de jeunes enfants, il faut absolument favoriser l'établissement d'une relation fondée sur l'attachement du chien envers le "petit d'homme", car l'autorité n'est pas de mise dans un tel contexte. C'est très facile et cela repose sur le partage des ressources (alimentaires, territoriales, sociales et familières, etc.) entre le chien et l'enfant. Pour ceux qui s'en souviennent, la chienne "Belle" et le chien "Rintintin" aiment leur jeune maître non pas parce qu'ils reconnaissent en lui un "chef naturel" mais plutôt parce qu'ils sentent la vulnérabilité et la fragilité de leur jeune compagnon.