Dans l’un de nos derniers articles, nous détaillions les causes de l’alopécie (perte de poils) chez le furet. L’une de ces causes peut être l’hyperadrénocorticisme, une maladie surrénalienne fréquente chez cet animal. Dans ce billet, notre clinique vétérinaire vous explique tout ce qu’il faut savoir sur ce trouble : la définition, les causes, les symptômes, les traitements médicamenteux et chirurgicaux, ainsi que les bonnes pratiques à avoir lorsqu’un furet en est atteint.
On compare souvent l’hyperadrénocorticisme à la maladie de Cushing, cependant, chez le furet tout du moins, ce n’est pas exactement la même chose et il s’agit d’une maladie spécifique. L’’hyperadrénocorticisme est une maladie hormonale fréquente chez les furets et consistant en la sécrétion excessive d’hormones sexuelles par les glandes surrénales.
L’hyperadrénocorticisme touche principalement les furets d’âge moyen (à partir de trois ans) ou avancé. Il concerne à proportion très légèrement supérieure les sujets femelles, toutefois les mâles ne sont pas épargnés.
L’ l’hyperadrénocorticisme survient lorsqu’une tumeur se développe sur l’une des glandes surrénales. Cette tumeur peut être bénigne (adénome) ou maligne (carcinome). Elle provoque une production excessive d’hormones sexuelles de la part de la glande où elle s’est déposée.
Comme leur nom l’indique, les glandes surrénales se trouvent au-dessus des reins, à droite et à gauche. Elles sécrètent diverses hormones et molécules, notamment : du cortisol, communément appelé “l’hormone du stress”, des stéroïdes, de l’adrénaline, des hormones sexuelles (testostérone, oestrogène…), etc.
Si la tumeur est bénigne, elle n’est pas intrinsèquement problématique, mais ce sont ses conséquences sur la glande surrénale qui sont graves, car elles entraînent une stimulation anormale qui génère un surplus d’hormones sexuelles dans le sang de votre furet.
Même si la stérilisation du furet comporte des avantages non négligeables, elle a aussi des conséquences négatives sur la santé de votre animal. Par exemple, un furet stérilisé aura beaucoup plus de risques de développer une maladie surrénalienne. Pourquoi ? Car chez un furet non stérilisé, les hormones sexuelles sécrétées naturellement par les organes génitaux exercent un rétrocontrôle sur l’activité des glandes surrénales. Lors de la stérilisation et de l’ablation des organes sexuels tels que les testicules, les ovaires et l’utérus, ce rétrocontrôle n’existe plus, entraînant de fait un suractivité des glandes surrénales, et donc un risque plus élevé de développement de tumeur.
De plus, les furets de compagnie ont des rythmes biologiques modifiés par la lumière artificielle, ce qui tend à modifier la sécrétion des hormones produites par le corps.
Le conseil de votre vétérinaire à Mulhouse : la stérilisation précoce du furet est la cause principale du développement de l’hyperadrénocorticisme. Nous vous invitons à demander conseil à votre professionnel de santé afin de savoir quel est le moment idéal pour stériliser votre compagnon à quatre pattes.
L’alopécie est l’un des symptômes les plus courants de l’’hyperadrénocorticisme. Cette perte de poils peut parfois s’accompagner de démangeaisons, mais pas systématiquement. Elle survient généralement sur le périnée, la queue, les flancs, le dos et le dessus de la tête.
Chez les mâles, l'hyperadrénocorticisme entraîne parfois des difficultés à uriner. Pourquoi ? Car leur prostate gonfle sous l’action du surplus d’hormones produit par les glandes surrénales, ce qui émet une pression sur l'urètre, provoquant ainsi un blocage urinaire.
De plus, il arrive parfois que les mâles castrés reprennent un comportement sexuel, en essayant par exemple de s’accoupler avec d’autres congénères. Ils peuvent aussi manifester des comportements plus agressifs qu’auparavant, du fait de l’action de ces hormones sur le comportement.
La production d’hormones en excès a aussi des effets secondaires sur les organes sexuelles des furettes. Leurs mamelles gonflent de façon inhabituelle, leur vulve présente un aspect oedématié et peut générer un écoulement léger.
Le conseil de notre clinique vétérinaire du Haut-Rhin : attention ! Si votre furet a des difficultés à uriner, c’est une urgence médicale qui peut lui coûter la vie. Consultez sans tarder.
Comme pour de nombreuses maladies, le furet touché par l'hyperadrénocorticisme présente des signes de fatigue, voire de léthargie.
Si vous avez l’habitude de palper votre furet régulièrement afin de détecter toute anomalie éventuelle, il est probable que vous la sentiez au toucher, dans la zone de l’abdomen, d’autant plus si la tumeur est à un stade de développement avancé ou que votre furet est plutôt maigre.
En constatant divers symptômes inhabituels chez votre furet de compagnie, vous serez probablement amené à consulter votre vétérinaire de proximité. Après un interrogatoire et un examen clinique, si celui-ci soupçonne une maladie surrénalienne, il procédera à diverses analyses complémentaires, notamment :
une prise de sang visant à mesurer le taux d’hormones sexuelles dans le sang ;
une échographie abdominale.
Bon à savoir : alors que la prise de sang est utile pour un diagnostic précoce, l’échographie, quant à elle, est surtout utilisée lorsque la maladie est à un stade avancé, ou avant une opération chirurgicale.
Lorsque le diagnostic a été établi, deux options thérapeutiques s’offrent à vous : un traitement chirurgical ou un traitement médicamenteux. Si vous ne savez pas laquelle de ces options est la plus indiquée pour votre compagnon à fourrure, votre vétérinaire sera la personne la plus adaptée pour vous orienter et vous conseiller.
Le traitement médicamenteux des furets touchés par l'hyperadrénocorticisme consiste en la réalisation de plusieurs injections. Il est important de préciser que celles-ci seront nécessaires jusqu’à la fin de la vie de votre furet.
Votre vétérinaire injecte du lupron (aussi appelé “acétate de leuprolide). Ce médicament inhibe l’activité des glandes surrénales, ce qui réduit ou fait disparaître les symptômes. Cependant, il guérit la conséquence mais pas la cause, en ne faisant pas disparaître la maladie en elle-même et en ne freinant pas sa progression.
Les injections sont généralement réalisées tous les mois au début du traitement, puis leur fréquence est adaptée en fonction des caractéristiques propres à votre furet.
Une autre méthode médicamenteuse est l’implant de desloréline. De la taille d’un grain de riz, il a une durée d’action moyenne de 13 mois.
Bon à savoir : les résultats de ces traitements médicamenteux sont excellents mais contraignants, car ils doivent être administrés de façon régulière, à vie !
Le traitement chirurgical, quant à lui, n’est à faire qu’une seule fois. Cette opération consiste à exciser la glande surrénale produisant des hormones sexuelles en excès. C’est l’échographie qui permet de déterminer laquelle des deux glandes est malade.
Bon à savoir : si la glande surrénale gauche est celle qui est problématique, votre furet est “chanceux” ! Celle-ci s’opère en effet plus facilement, à l’inverse de la droite qui est proche de la veine cave, qui a un rôle-clé dans le drainage du sang dans le corps. Cette proximité peut générer des complications post-opératoires et présenter des risques plus importants lors de l’opération.
Bon à savoir : certaines cliniques opèrent uniquement la glande surrénale gauche ; d’autres acceptent de réaliser les opérations chirurgicales sur les deux glandes en vous présentant de façon détaillée les risques inhérents. Lorsque l’opération est un succès, les résultats sont excellents. Par exemple, les troubles urinaires disparaissent 24 à 48h après ! Bien sûr, le risque n’est pas exclu que votre furet développe une tumeur sur l’autre glande dans le futur.
Vous l’avez compris, l’hyperadrénocorticisme est une maladie fréquente chez les furets, qui donne lieu à des conséquences graves sur la santé de votre animal. Heureusement, une fois le diagnostic confirmé, des traitements efficaces existent :