Le traitement contre les puces


De nombreux traitements anti-puces à destination de nos compagnons sont désormais disponibles et il n'est pas toujours évident de s'y retrouver pour un propriétaire. Il n'existe pas de traitement idéal contre les puces, chaque produit présente des avantages et des inconvénients. La réutilisation doit correspondre à des situations environnementales et cliniques précises.

Le vétérinaire est à même de mettre en place ce traitement, de l'adapter en fonction de certains critères et de construire un plan de lutte contre les plus efficaces pour chaque individu et chaque situation clinique.


Les puces : des insectes piqueurs

Les puces sont des insectes piqueurs de couleur brune, dépourvues d'ailes qui se nourrissent de sang et qui mesurent environ de 2 à 5 mm de long. Une seule espèce, dénommée "Ctenocephalides felis" se retrouve généralement dans le pelage des chiens et des chats mais aussi dans celui des lapins et furets. Cette puce peut également piquer l'homme. Les échanges de plus entre chiens, entre chats et entre chiens et chats sont rares (environ 10 % pas plus). Sur le chien ou le chat, les puces très mobiles vivent en permanence dans le pelage. Dès leur arrivée, elles piquent en quelques minutes, se nourrissent de sang et injectent leur salive. Très vite, elles s'accouplent et pondent des œufs plusieurs fois par jour jusqu'à la fin de leur vie (3 semaines environ).

 

Les œufs blanchâtres et lisses tombent dans l'environnement fréquenté par les animaux (endroits de repos principalement). Ils se transforment en larves mobiles qui se nourrissent de débris et de déjections de puces (cristaux d'hémoglobine). Une fois leur développement effectué, ces larves réfractaires à la lumière, s'enfoncent profondément dans les moquettes, tapis et anfractuosités des parquets, elles s'entourent alors d'une coque fibreuse avant de se transformer en cocons (forme de résistance).

 

Au sein de ces cocons, ces larves deviennent des jeunes puces. Les jeunes puces sortent (émergent) ensuite de leurs cocons en quelques semaines ou quelques mois sous les faits des vibrations, la présence de gaz carbonique,… C'est uniquement à partir de ces jeunes puces que les animaux et l'homme se contaminent. 



Pourquoi traiter nos compagnons contre les puces

Les puces peuvent être responsables de dermatite par allergie aux piqûres de puce [DAPP]

C'est la dermatose allergique la plus fréquente chez le chien et le chat. Attention, tous les chiens et chat qui ont des plus, n'ont pas forcément une DAPP. Cette dermatose est due à l'exposition répétée et intermittente de l'animal à des piqûres de puces. Les substances allergisantes sont contenues dans leur salive.

Chez des chiens ou des chats allergiques, il ne faut pas un grand nombre de piqûres pour entraîner des lésions cutanées. L'animal sensibilisé par ces piqûres l'est pour toute sa vie. La conséquence est la réapparition des signes cliniques dès que l'animal est de nouveau infesté par des puces.

Les signes cliniques surviennent généralement en été et à l'automne mais désormais tout au long de l'année en raison de l'absence d'hivers rigoureux.


Chez le chien, les signes cliniques se manifestent principalement par des démangeaisons souvent intenses et des dépilations du dos, des lombes et de là queue, puis du ventre. Progressivement, des pellicules, des croûtes et un aspect gras et malodorant de la peau sont observés.

Dépilation du dos
Dépilation du dos

Chez le chat, les signes cliniques se caractérisent également par des démangeaisons intenses, des petites croûtes disséminées sur tout le corps et / ou des dépilations auto-induites par un léchage exacerbé du tronc et / ou encore par des plaques épaisses et jaunâtres sur le ventre et la face interne des cuisses, responsables d'un léchage frénétique.

Petites croutes sur tout le corp
Petites croutes sur tout le corp

Le diagnostic est fondé sur la connaissance du mode de vie de l'animal, son environnement, la saisonnalité et les signes cliniques. L'examen rapproché de la peau et le brossage à l'aide d'un peigne à puce visualisent les puces adultes ou leurs déjections (petites concrétions brunâtres) qui ne sont pas toujours si nombreuses que cela !

 

Les puces peuvent transmettre certains vers.

Certains vers plats (Dipylidium caninum) très fréquent chez le chien et le chat peuvent être transmis par les puces. En effet, les anneaux de ces vers éliminés pendant la défécation libèrent des œufs qui sont ensuite ingérés par les larmes de puces, coprophages. Ces œufs évoluent en larves chez la puce adulte qui est ingérée par le chien ou le chat en se léchant.

La conséquence majeure est l'obligation de traiter les animaux contre les puces dès lors qu'ils présentent ces vers.

 


Choisir un traitement anti-puce adapté

Les critères de choix d'un traitement anti-puce sont variés et doivent être clairement identifiés.

Les formulations et la facilité de leur utilisation

  • Les produits dont le principe actif est appliqué à la surface de la peau, (les colliers, les pipettes (spot-on, line-on), les pompes sprays et les shampooings).
  • Les produits dont le principe actif est administré par voie générale (produits d'action systémique) (comprimés, injections et aussi dans certains cas, spot-on par absorption transcutanée).

La facilité de leur utilisation conditionne l'efficacité du produit antipuce. Il faut veiller à ce que le produit soit correctement utilisé. Ainsi, beaucoup de pipettes sont mal appliquées (dépôt sur les poils et non sur la peau, application partielle…). La répartition du produit diffusé par un spray n'est pas toujours homogène du fait par exemple du pelage dense et long.

Dans tous les cas, le vétérinaire ou l'auxiliaire spécialisée vétérinaire doivent choisir en concertation avec le propriétaire, la formulation la plus adaptée. Ils pourront faire également une démonstration d'une utilisation optimale

Le contexte d'utilisation

La connaissance du contexte d'utilisation est essentielle pour adapter le produit à la cible souhaitée. En effet, les produits possèdent des spectres variables (anti-puces, anti-tiques et acaricides sur les agents des gales, anti-diptères, vermifuges). Utiliser un produit dont le spectre d'action est très large, peut-être un critère justifiant un produit précis. Mais le recours à un tel produit n'est pas une obligation si une seule cible (exemple la lutte contre les puces) est concernée.

Quelques exemples :

  • Si le chien séjourne dans des zones endémiques de leishmaniose (pourtour méditerranéen), l'utilisation combinée d'un produit anti-puces/anti-tiques, mais aussi antidiptères (phlébotomes) est recommandé.
  • Si le chat sort fréquemment et a régulièrement une gale d'oreilles, un produit d'action systémique combinant une action insecticide et acaricide contre l'agent de la gale oto-dectique et pleinement justifiée.
  • Si le chien ou le chat présent une dermatite allergique par piqûres de puces, le vétérinaire conseillera alors un traitement antipuce d'action rapide et rémanence tout au long de l'année sur l'animal atteint, mais également sur les autres chiens et chats vivant dans le même foyer. Le traitement de leur environnement est souvent une obligation et consistera en un nettoyage énergique (balayage, aspiration des ondes fréquentées par (moquettes, tapis, anfractuosités de parquets)) et au recours à des produits spécifiques qui possèdent une action efficace sur les formes immatures des puces (œufs, larves, cocons). Ce traitement sera renouvelé régulièrement.

La rémanence

La plupart des produits commercialisés ont une rémanence d'un mois en moyenne, voire trois mois pour certains. Cette durée d'efficacité peut varier selon la cible (puces, tiques). D'autre part, cette rémanence peut être diminuée selon le mode de vie du chien (chien se baignant régulièrement) ou les nécessités thérapeutiques (shampooings). Dans quels cas, la fréquence d'utilisation de « spot-on » sera légèrement réduite (toutes les 3 semaines) ou l'utilisation de produits en comprimés est justifiée.

Le coût

Le coût est un critère de choix réel d'autant plus que certains produits sont onéreux. Afin de diminuer cet impact, il peut être intéressant d'y inclure les vermifuges pour diminuer le coût global de ces antiparasitaires. Par ailleurs, il convie également dans ce choix, de tenir compte du nombre d'animaux à traiter au sein du foyer.

Les effets secondaires éventuels

Afin d'éviter des effets secondaires possibles et parfois une toxicité potentielle des antiparasitaires, il convient de lire les notices d'utilisation et de respecter scrupuleusement les indications. Un produit destiné aux chiens ne doit jamais être utilisé dans d'autres espèces notamment le chat et le lapin. Le vétérinaire et l'auxiliaire spécialisée vétérinaire sont là pour expliquer les précautions d'administration de ces produits aux propriétaires.

Le respect du mode d'emploi

Le mode d'emploi d'un produit antipuce doit être respecté afin d'obtenir une efficacité maximale. Les résistances aux produits anti-puces sont rares et les échecs de traitement proviennent la plupart du temps d'une mauvaise utilisation du produit : mauvaise application du produit, fréquence inadéquate, sous dosage.

 

Les autres causes d'échec sont l'absence du traitement de tous les animaux, l'absence du traitement de l'environnement lors d'infestations importantes et l'utilisation de produits inefficaces achetés dans certains circuits de distribution pour lesquels aucune étude d'efficacité, ni de toxicité n'a été conduite dans les règles.